SELECT 6.50

Du 1er au 04 mai 2006

La sélect est la première régate de la saison, les bateaux sont tout juste remis à l'eau, les skippers ont peu navigué, le parcours est technique. On navigue près des côtes, on fait du "rase cailloux", on croise des chalutiers (!) , le vent est perturbé par le relief...

Le départ est donné à 16h, 88 bateaux sont sur l'eau. J'ai un peu de stress, c'est ma 3ème course en solitaire et je n'en n'ai jamais fini une... Le départ est moyen, il faut louvoyer jusqu'à Belle-île. Je commets une erreur en me rapprochant trop sous le vent de l'île, et je suis déventé. Je perd donc des places bêtement. A 3h du matin, j'enroule la pointe nord de Belle-île pour mettre le cap sur l'île d'Yeu.

Le bateau marche bien, je suis un peu énervé d'avoir perdu des places. Je passe le sémaphore de l'ile d'Yeu en 34ième position et met cap sur Bourgenay enfin sous spi. Il y a du soleil, j'en profite pour faire sécher les habits et le bateau, dormir ou plutôt m'affaler au fond du cockpit.

Ca ne pardonne pas, on se relâche et on perd des places. On attaque et on en gagne. C'est la loi de la course. Je passe Bourgenay en 55ème position, pas terrible alors j'attaque. De retour à l'île d'Yeu, je fais un "hold-up" et reviens dans la première moitié. Je rase la côte vendéenne pour profiter de la brise de nuit, le tout sous spi alors que les autres sont au large et au prés !!!

Après Yeu, on remonte sur Groix. Là, je crois voir une baleine à 2m d'Imagine, je saute au fond du cockpit et je m'accroche en pensant que la queue va retourner le bateau. Rien ne se passe, mais ce qui est certain c'est que ce n'était pas une hallucination (contrairement à un copain qui a évité d'un grand coup de barre une rangée de coton tige en pleine mer ...). Cette journée est difficile avec peu de vent, il tourne tout le temps. On hisse une voile qu'il faut déjà l'affaler pour en remettre une autre.

Vers 20h, au large de Belle-île, la pétole est là, je m'énerve, je me demande ce que je fais là. Je n'ai aucune idée de mon classement. Pensant être le dernier et être le seul a avoir de la pétole, je baisse les bras. Vers 3h du matin le vent revient et me permet de virer Groix à 6h. La pétole a touché tout le monde, les premiers ne sont qu'à quelques milles devant mon étrave. Le retour sur Pornichet se fait au près puis sous spi que je tarde à envoyer.

Le premier arrive à 6h, moi à 19h en 64ième position. Tout le monde est dans un mouchoir de poche. Si j'avais su, je me serais plus battu, en effet le dernier jour, je n'étais plus vraiment en course.

La course au large en solitaire, ça me fait rêver, mais c'est loin d'être facile. Pendant que certains s'intallent le soir en rentrant du travail dans leur canapé, et lisent auto journal pendant que doudou prépare le repas et s'occupe des enfants, puis regarde le match de foot le soir, il y en a qui dorme 6h en 3 jours, mange 2 bolinos froids car le réchaud ne fonctionne plus, grelote de froid pendant 3 nuits car les vêtements ne sont plus étanches... J'ai perdu 3,5kg en 3 jours. Il parait que ça me va bien !!!

Et le pire, c'est que j'y retourne !!! car j'aime ça.