video Imagine

TRANSGASCOGNE 2005

20 juillet 2005, OK ! Imagine retrouve l’eau après être resté presque 1 mois au sec sur le terre plein des minimes. La quille est refixée sous la coque, une réparation provisoire a été faite, pour empêcher de la perdre définitivement. Par contre, l’axe de rotation est attaqué à certains endroits, les bagues en bronze des paliers sont dans un état d’usure avancé.

Transgascogne

Midi, je récupère mon père pour convoyer le yacht à Bourgenay, soit 35 milles à faire au près dans 20 nœuds de vent (brise bien établie). Un petit clapot est bien formé, ça fait plaisir de naviguer sur Imagine même si les conditions ne sont pas paradisiaques. La quille tient mais elle a encore du jeu. En étant prudent et en installant un système de palan pour limiter ses mouvements, on devrait pouvoir aller en Espagne…

Transgascogne

Samedi 23 juillet. Marco est là depuis hier soir, il est à fond. Les bateaux sortent du port et attendent le vent. Pour un départ prévu à 13h, ce n’est finalement qu’à 15h que le prologue est lancé dans du petit temps avec un parcours réduit. Après un départ dans le 1er tiers, Imagine  remonte au vent mais dérape plus que les autres, on comprendra plus tard notre erreur. Ensuite, on gère bien la descente sous le vent. Malgré le petit temps et le poids du bateau (un peu plus lourd que les autres), Imagine glisse bien. La dernière ligne droite pour rejoindre l’arrivée se fait sur un bord sans intérêt. Au final, nous sommes 33ième sur 70, un résultat qui nous convient car nous n’étions pas en configuration course (moteur HB à bord, avitaillement…).

Maintenant, il faut passer une bonne nuit car les prévisions pour les 40 prochaines heures de courses vont être musclées.

Dimanche 24 juillet, toute la matinée, nous sommes sur Internet pour avoir des fichiers météo pour les 4 jours à venir. On regarde plusieurs sites, on imprime le tout et déjà, on se fait une petite idée des options à prendre. Jusqu’à Belle-Île, c’est tout droit, pas d’option à faire, par contre, la descente sur Gigon est intéressante.

Soit prendre à l’Est car dans 3 jours, il est prévu du SE, soit prendre à l’Ouest, on gardera du vent plus fort plus longtemps mais après, ça va être dure….

On verra à Belle-Île, comment ça évolue.

Le départ est reporté en fin d’après-midi car le vent est fort et la forte houle nous empêche de sortir du port à marée basse.

18h, le départ est donné, le vent est mou mais on sent qu’il va se préparer quelque chose (le calme avant la tempête). Notre départ est moyen, sur la route pour l’île d’Yeu, je ne me sens pas très bien, Marco non plus. Juste après l’île d’Yeu, vers 1 heure du matin, le vent forcit franchement pour atteindre les 30 nds. Nous mettons cap sur Belle-Île sur un bord de prés débridé. Durant cette nuit, on compte une petite dizaine d’abandons à cause du mal de mer ou de petites casses matérielles.

Vers 13h, on enroule Belle-Île, la mer est toujours forte. Le cap est sur Gigon, presque sur un bord, avec la traversée du golf de Gascogne.

A partir de 17 h, le vent mollit en restant Ouest, on décide de suivre la route directe, de ne pas prendre d’option radicale. La nuit de dimanche et la journée de lundi se passe sous le soleil avec un petit vent d’Ouest de 5-10 nds et quelques molles. On quitte le plateau pour rejoindre les bas fonds de l’Atlantique (on passe de 100m à 4000m). Cette transition se remarque par une houle de 1 à 2 m pendant 5 milles alors qu’il n’y a pas de vent. Qu’est ce que ça doit être pendant une baston… Il y a aussi énormément de dauphins et de chalutiers (mais pas de « Tangui »).

Dans la nuit de lundi à mardi, nous ne sommes qu’à 50 milles de Gigon, et cette région est connue pour ces orages violents l’été par temps anticyclonique. Ca n’a pas loupé, pendant 5 heures le ciel est sombre autour de nous, on voit des éclairs qui rendent le ciel fascinant. Le vent est tombé, impossible de se déplacer dans une direction ou une autre… pour les éviter. La mer est sans relief, il n’y a que Imagine et sa perche de 12 mètres au dessus de l’eau… On ne peut qu’admirer les éclairs, écouter le bruit assourdissant du tonnerre, compter les secondes entre la lumière et le son, bref rien de rassurant. Pendant 5h, et elles sont longues ces heures, le « trouillomètre » est à zéro. Mais par chance, les nuages nous ont épargnés.

En fin de nuit, le vent revient de Nord Ouest faible mais on avance. Nous prévoyons de festoyer à Gigon à partir de 11h.

PERDU ! Dès que le soleil se lève, la pétole arrive. Elle vient de la côte. Les plus proches concurrents de Gigon s’en sortent car la brise se lève mais pour les autres, trop éloignés de la côte, pas de brise. Le speedo indique 0 nds et jusqu’à quand ?

Les nerfs sont mis à rude épreuve. Toute la journée, nous changeons de voile d’avant, nous nous relayons à la barre. On scrute l’horizon, on écoute de la musique pour se détendre.

Ce n’est pas la joie…

Vers 19h, le vent de N vient et forcit progressivement à 10-15 nds. C’est la délivrance, Imagine retrouve les 7 nds de moyenne. Nous arrivons au port de Gigon à 23h40, il reste encore en mer 15 bateaux.

Place à la FIESTA

Les espagnols ont le sens de l’accueil, de la fête. Réception à la mairie pour dévorer des petits fours, soirée au Yacht Club avec repas, cocktails offerts par les bars sont nos activités pendant 3 jours, tout ça au frais du roi d’Espagne… En France, il n’y a rien de tout ça, juste une réduction pour un steak frites au resto du port…

Samedi 30 juillet, c’est le départ pour le retour. Il n’y a pas de marque de parcours. On trouve un cybercafé, on récupère des fichiers météo. On décide de prendre une option assez N de la route directe pour éviter une zone de molle au SE. Sinon, on devrait avoir un vent de NW entre 10-15 nds. Un long bord de travers, ce n’est pas l’allure préféré d’Imagine à cause de son étroitesse, de son gennaker défoncé…

Top départ, on passe la bouée au vent en 9ième position, pas mal les progrès ! Puis un long bord de 2 jours et demi pour rejoindre Bourgenay avec soit le génois ou le gennaker devant. Notre option nord est payante, on gardera du vent plus longtemps.

A Bourgennay, nous sommes 41ième au scratch. Nous sommes content, enfin une course finit avec 600 milles de plus au compteur pour la qualification, avec un bateau qui reste handicapé avec sa quille…

Le retour sur La Rochelle s’est fait dans des conditions de rêve, avec Marco et Vincent, le roi de la moule. Imagine a flirté avec les 15 nds, tranquille…

Pour voir les images et les films, cliquez ici

Valid XHTML 1.0 Strict

shockwave shockwave Joindre le webmaster